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De Le Pen à Salvini, La Victoire De Bolsonaro Réjouit L’extrême Droite

On ne tombera pas de sa chaise en l’apprenant : l’élection du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil est bien accueillie au sein de l’internationale nationaliste. En France, la présidente du Rassemblement national (ex-FN), Marine Le Pen, a tweeté ce lundi matin qu’avec cette élection, «les Brésiliens viennent de sanctionner la corruption généralisée et la terrifiante criminalité qui ont prospéré sous les gouvernements d’extrême gauche», avant de souhaiter «bonne chance au nouveau Président qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique très compromise du Brésil».

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En Italie, le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, homme fort du gouvernement, a livré une analyse similaire : «Au Brésil aussi les citoyens ont chassé la gauche ! Bon travail au président Bolsonaro, l’amitié entre nos peuples et nos gouvernements sera encore plus forte.» Il en a profité pour annoncer qu’«après des années de vains discours, je demanderai qu’ils nous renvoient en Italie le terroriste rouge Battisti». Ancien militant d’extrême gauche durant les années de plomb en Italie, condamné pour assassinats dans son pays, Cesare Battisti a obtenu l’asile au Brésil en 2007 sous la présidence Lula.

Le président américain, Donald Trump, a annoncé de son côté avoir eu un «excellent échange téléphonique» avec Bolsonaro, qu’il a félicité. «Nous nous sommes mis d’accord pour travailler de manière rapprochée sur le commerce, l’armée et tout le reste !» a tweeté Trump.

La Commission européenne va elle aussi adresser ses félicitations au président élu du Brésil. «Nous attendons de tout futur président du pays [qu’il] travaille pour consolider la démocratie, au bénéfice du peuple brésilien», a déclaré une porte-parole de l’Union, Natasha Bertaud.

Le président français Emmanuel Macron a lui aussi félicité Bolsonaro pour sa victoire. «La France et le Brésil entretiennent un partenariat stratégique noué autour des valeurs communes de respect et de promotion des principes démocratiques. C’est dans le respect de ces valeurs que la France souhaite poursuivre sa coopération avec le Brésil», dit le communiqué de l’Elysée.

«Plutôt Hitler que le Front populaire»

En France toujours, si l’on excepte la réaction de Marine Le Pen, l’élection de Jair Bolsonaro alarme la plupart des partis politiques. A gauche, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, a déploré sur Twitter l’arrivée du «fasciste Bolsorano à la tête du Brésil», une «dramatique nouvelle pour la démocratie».

Pour Eric Coquerel, député La France insoumise, «après avoir éliminé Lula en utilisant une pseudo justice, le néolibéralisme a préféré Hitler au Front populaire». Le leader du mouvement, Jean-Luc Mélenchon, n’a quant à lui pas réagi directement à l’élection, mais il a critiqué «la radio d’Etat France Info», un des ses journalistes ayant visiblement déclaré que «le Brésil vient de tourner la page de L’EXTRÊME GAUCHE en choisissant l’extrême droite». Commentaire de Mélenchon : «La radio qui ment en continu.»

L’ex-candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon écrit : «Le Brésil vient de voter. Il s’est choisi un chef autoritaire, sexiste, homophobe, raciste, et nie le réchauffement climatique. Les portes se ferment sur la démocratie et les libertés. La gauche écologiste mondiale doit se lever, résister et conquérir les cœurs et les consciences». Le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, David Cormand, s’est quant à lui inquiété de «l’ombre brune (qui) s’étend encore». «Face à elle, le libéralisme et les nationaux populistes ne sont pas des remparts mais des tremplins.»

Au Parti socialiste, le premier secrétaire, Olivier Faure, a exprimé sur Twitter ses «pensées» pour les Brésiliens «qui voient l’élection d’un xénophobe, homophobe, misogyne, admirateur de la dictature, ennemi des médias, amateur des fake news». A LREM, la porte-parole Aurore Bergé a réagi sur Twitter en jugeant qu’«aucune démocratie n’est à l’abri», en affirmant que «les démocrates, les libéraux ont une obligation de résultat».

Chez Les Républicains, à défaut d’une réaction officielle donnant la ligne du parti, l’ancien ministre Jean-François Copé s’est inquiété sur Europe 1 que «des signaux d’alerte se multiplient». Même si, a-t-il nuancé, «comparaison n’est pas raison : le Brésil n’est pas l’Europe» et «la violence inouïe qui [y] existe et que les Brésiliens ne supportent plus» est «une clef d’explication» du vote. Un point de vue partagé par Eric Woerth sur RMC.