Après de nombreuses années de croissance relativement forte au niveau de l’économie et de l’emploi, la crise économique mondiale a ramené l’UE à des niveaux de croissance auxquels on n’avait plus assisté depuis des décennies affectant ainsi son marché de l’emploi. Les 5,6 millions des migrants qui ont contribué incontestablement à son épanouissement au cours des cinq dernières années, se retrouvent particulièrement vulnérables en cette période de crise. Il est important, donc, d’évaluer avec prudence l’impact de cette crise économique sur la question migratoire. Non seulement la crise financière, en Europe, a engendré des retombées économiques néfastes sur les immigrés, mais aussi a rendu complexe leur intégration dans une société hostile, renforcée par des politiques draconiennes à même de limiter les flux migratoires. Pour cerner cette problématique un inventaire des incidences sur les plans économique social et politique sera présenté. La crise économique a non seulement privée de nombreux migrants de leur emploi, mais aussi a réduit les transferts de fonds vers les pays d’origines, ralentissant, dans certaines mesures, leur développement économique. En effet, dès que le chômage a explosé en Europe, les travailleurs migrants sont parmi les premiers à se retrouver sans emploi. Souvent concentrés dans des secteurs d’activité qui sont beaucoup plus sensibles aux fluctuations du cycle économique comme le bâtiment et le tourisme. Ayant des contrats de travail, en général, plus précaires, les immigrés sont les premiers à avoir perdu leurs emploies. Dans un pays comme l’Espagne, un migrant en situation régulière sur quatre (28 %) est officiellement au chômage contre 15,2 % pour les non-migrants. Parmi les autres pays de l’Union européenne dans lesquels les migrants ont été plus durement frappés par le chômage que les nationaux, on peut citer la France (18,5 % de chômage chez les migrants contre 9 % pour la population autochtone) et le Portugal (17,2 % contre 8,5) En outre, cet impact de la crise est perceptible d’une manière plus significative aux niveaux des transferts des fonts. En fait, après avoir significativement augmenté au début de ce siècle, les transferts de fonds sont en recul. En Europe comme partout dans le monde, la croissance exceptionnelle des transferts de fonds observée au cours des récentes années a été ralentie de 6%. Par manque d’emploi les immigrés se retrouvent acculés à réduire tout transfert de fond vers les pays d’origine. Le chiffre officiel des envois de fonds vers la Turquie ou l’Arménie, par exemple, a chuté de 43 % depuis 2008.